L'ours blanc nous narrait son expérience et sa philosophie sur le forum bulle-immobilière.org . Il nous a quitté le 10 février 2007.

C'est pour lui rendre hommage que j'ai retranscrit ici ces contributions les plus intéressantes.


Gold

L’ISF et ses cocus (20/01/2007)

Quand l'IGF (l'ISF première mouture) fut institué par Mitterrand et les communistes en 1981, une obligation rapportait dans les 17 % !!

En fait, l'idée que l'ISF est un impôt sur le capital n'est qu'un concept linguistique à visée politique. Car l'ISF n'est pas un impôt sur le capital, mais un impôt sur les revenus du dit capital dont l'assiette n'est pas les revenus eux mêmes, mais le capital. Cela conduit à un impôt dont le taux réel varie suivant la rentabilité du placement !
Si les riches, qui savent compter, sinon ils ne seraient pas devenus riches ou ne le seraient pas restés, veulent minimiser le taux de cet impôt, ils ont, pour une fois, un moyen individuel à leur disposition : maximiser le rendement de leur capital !
Reste à savoir si ce choix d'assiette a des effets bénéfiques, maléfiques ou pervers.
Je répondrais les trois mon capitaine, et, comme d'hab, les cocus ne sont pas là où on les attendait.
Il se trouve qu'en 1981 à l'heure exacte où la céation de l'IGF fut annoncée, j'étais dans le bureau d'un gestionnaire de fortune, et intelligent (si, si, ça existe). J'ai vu alors son sourire s'élargir, et il m'a dit : Pajala, on va voir désormais affluer les clients.
Car, non seulemenet, l'IGF il fallait quand même le payer, mais surtout désormais la question était posée. Celle de la rentabilité.
Avant, il y avait de très grosses fortunes, le plus souvent héritées, qui "dormaient" fort mal gérées. Des immeubles mal entretenus certes, mais à loyers dérisoires, des portefeuilles d'actions de père de famille dans lesquels on gardait des titres par négligence, voire affection (les trucs de grand papa, ça se vend pas), des terres qui traînaient ça et là.
Brusquement fini tout ça ! Fallait payer et la question de la rentabilité était posée ; cette question ne se rendormirait plus. On m'objectera qu'elle allait se poser de toutes manières, que c'était dans l'air du temps, peut être mais c'est même pas sûr, mais ça quand même pas mal accéléré les choses.
Les immeubles négligé à loyers dérisoires, véritable parc social en centre ville (la "mixité" était alors naturelle, non imposée), finis ! Investissements, rénovations, et dehors les locataires à quatre sous, zou en HLM ! Premiers cocus !
Les trucs machins d'actions, quand on a commencé à mettre son nez dedans, ça a pas mal vendu. Qui dit vendeurs dit acheteurs, et les acheteurs, nouveaux propriétaires, zétaiet autrement plus dynamiques que les anciens, et autrement moins sentimentaux ; ça a pas mal restructuré dans les dites boîtes aux nouveaux propriétaires : seconds cocus les nouveaux chômeurs, puis nouveaux pauvres des années Mitterrand.
Alors ça a pas mal contribué à restructurer le capital, à moderniser, ce qui, en soi, était certes sans doute nécessaire, mais ça a pas mal contribué aussi à faire du nouveau cocu qui, lui, avait attendu et espéré autre chose de son vote ! Ils semblent que les cocufiés aient été contents puisque certains semblent vouloir refaire la chose mais en bien plus profond.

On appelle les impôts comme on veut, on peut bien mettre un impôt sur les vaches, ce ne seront pas les vaches qui paieront l'impôt. Pas plus que ce ne sont les "sociétés" qui paient l'impôt éponyme. Ce sont toujours nécessairement les individus qui paient l'impôt.
Et l'ISF n'est qu'un impôt de plus sur les revenus de l'épargne. Reste à savoir si on juge que cette assiette à des effets souhaitables ou des effets pervers.
Plus une caractéristique particulière de cette assiette : son caractère inquisitorial : ceux qui auront eu besoin de faire débarquer, et ce, chaque année (et ça débarque pas gratuitemenent ces gens là !) un commissaire priseur et un notaire pour compter les petites cuillères et les culottes, même sales, de Madame pour opposer au fisc la valeur réele mobilière, au forfait de 5 % comprendront ce dont je parle.....
Maintenant si c'est ça qu'on veut....
Mais :
Citation:
Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences des causes qu'ils chérissent. -- Jacques Bénigne Bossuet

Bien cordialement,
Pajala