L'ours blanc nous narrait son expérience et sa philosophie sur le forum bulle-immobilière.org . Il nous a quitté le 10 février 2007.

C'est pour lui rendre hommage que j'ai retranscrit ici ces contributions les plus intéressantes.


Gold

Obstacle non tarifaire (17/01/2007)

Comme on dit dans la fleurie langue administrative, il s'agit d'un obstacle non tarifaire ; pour ceux qui ne connaîtraient pas cette langue administrative, parfois changeante, ça signifie du protectionisme, dit encore autrement l'art de tirer une balle dans le pied de ses propres consommateurs ! Frédéric Bastiat appelait ça : la compagnie des enrayeurs !

Par exemple, il en fut ainsi avec la télévision analogique française, 819 lignes au lieu des 625 (mais ça pouvait à la rigueur être justifié par la qualité supérieure) le standard L-L' au lieu de B-G (aucune justification là, il était moins performanant notament au niveau du son) le système SECAM au lieu du PAL, bien meilleur certes (le PAL n'étant qu'un vague trifouillage amélioré du NTSC américain) mais qu'on a réussi à vendre qu'à des dictatures et dont on était les seuls à l'utiliser en Europe occidentale. [Amusant de regarder (sur le Word TV and Radio Handbook par exemple, entre autres) la carte des pays utilisant le SECAM : on a de jolies informations sur la diplomatie et amitiés gauliennes)]. Résultat des courses : les français ont payé leurs téléviseurs plus chers qu'ailleurs pendant des dizaines d'années (jusqu'à ce que les progrès de l'électronique généralisent les télés multi standards multi systèmes) ; et ça n'a même pas servi les producteurs nationaux, qui ont disparu avec leurs travailleurs sous la concurrence asiatique !

C'est très humain tout ça. Chaque producteur souhaiterait être seul, tout comme chaque séducteur voudrait bien l'être. Mais ce n'est pas le réel, qui est tout méchant ici encore ; alors reste la solution de la violence, s'acoquiner avec l'état pour imposer un droit de douane ou un "obstacle non tarifaire", ou imposer une quelconque violence à son rival. On peut obtenir quelques satisfactions, qui ne durent guère le plus souvent (des combats d'arrière garde), et ont surtout un goût de cendres.
Reste l'autre méthode : être, sinon le meilleur, car qui peut le prétendre, mais du moins un très bon, voire excellent. Ça assure des satisfactions à plus long terme, les meilleurs clients (et le meilleur des clientes..) et ça rassénère pas mal sur soi-même, fait donc peuple et gens plus paisibles.
Il semble, hélas, que les Français soient ceux qui aient le moins bien compris cela !

Bien cordialement,
Pajala