L'ours blanc nous narrait son expérience et sa philosophie sur le forum bulle-immobilière.org . Il nous a quitté le 10 février 2007.

C'est pour lui rendre hommage que j'ai retranscrit ici ces contributions les plus intéressantes.


Gold

Bastiat (03/10/2006)

Petit rappel historique pour ceux qui aiment les étiquettes.
Longtemps les libéraux ont été classés plutôt à gauche. Je dis plutôt parce que par nature les libéraux sont difficiles à classer sur une échelle gauche/droite (leur échelle est contrainte/liberté).
Ce fut le cas de Frédéric Bastiat, libéral français mais aussi, on l'oublie, député ; considéré alors par les classes dominantes comme un dangereux gauchiste !! En effet, il était favorable à la Liberté syndicale, à la Liberté d'association, favorable à l'abolition de l'esclavage, fortement opposé à la colonisation de l'Algérie (en 1830) [Ah si on l'avait écouté... que de drames et de douleurs eût on évités]. Fortement opposé aussi à tout protectionnisme.
Alors où classer ce personnage ? :wink:

« Qui était Frédéric Bastiat ?

Frédéric Bastiat est né à Bayonne en 1801, et mort à Rome en 1850. Mais sa famille était originaire de Mugron, dans les Landes, où il vécut la plus grande partie de sa vie, et où se trouve aujourd'hui sa statue.

Économiste d'une grande clarté et d'un humour dévastateur, il a renouvelé l'Économie Politique en la traitant du point de vue du peuple et du consommateur. Il s'est fait l'avocat de la liberté des échanges et des choix économiques par les individus, sans contraintes ni subventions. Ses oeuvres n'ont pas pris une ride et ses prévisions sur l'évolution des sociétés se sont révélées d'une extraordinaire lucidité.

Philosophe, il a été l'apôtre de la liberté individuelle (ce qui implique le respect de la liberté des autres), et de son corollaire incontournable, la responsabilité.

Humaniste, il a milité contre l'esclavage, la peine de mort, et les lois interdisant les coalitions ouvrières. Il a déploré que la Rome antique, dont la richesse provenait des guerres et de l'esclavage des vaincus, soit donnée en modèle dans l'enseignement secondaire.

Juge de paix, il a été un modèle d'efficacité et d'équité. Il mettait souvent les plaideurs d'accord en une seule séance ! Il lui arrivait même d'être sollicité comme arbitre par des plaideurs extérieurs à son aire de juridiction.

Homme politique d'une grande clairvoyance, il a préconisé le désengagement de l'État des activités pour lesquelles ce dernier ne peut pas être efficace. Il s'est battu pour la diminution des dépenses publiques engagées pour satisfaire des intérêts particuliers. Il a fait le procès des expéditions coloniales. Il a milité pour la séparation des pouvoirs, et notamment pour la séparation des fonctions de ministre et de député, un siècle avant qu'elle ne soit inscrite dans notre constitution. Il a souhaité la participation des femmes à la vie politique.

Si Saint Vincent de Paul est le Landais le plus célèbre en France, Frédéric Bastiat, cet autre Landais, jouit depuis 150 ans d'une réputation encore plus grande dans de très nombreux pays: aux États-Unis, son pamphlet "La Loi", qui a été tiré à près d'un million d'exemplaires, continue à se vendre au rythme d'une quinzaine de milliers d'exemplaires par an. Chaque année, un peu partout dans le monde, il paraît un ou plusieurs livres sur lui, ou une traduction d'une de ses oeuvres. Ses oeuvres les plus célèbres sont "La Loi", "L'État", "Sophismes Économiques", "Ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas", "Harmonies Économiques". »

Quand je pense qu'on enseigne pas Bastiat et que la plupart ignore jusqu'à son existence, j'enrage.

« L'activité humaine nuit gravement à la planète et nul besoin d'être écolo pour s'en rendre compte. Je serais curieux de savoir ce que Frédéric Bastiat prônerait dans ce cas : liberté totale des pêcheurs au risque d'anéantir les fonds marins ou contraindre par la force pour tenter de limiter les dégâts ? »

Il n'y a pas besoin de scientifiques pour constater la surpêche et la disparition de certains poissons ! Cette observation et ses causes sont entendues !

Bastiat n'a pas été confronté à ces problèmes, de son temps, pas si lointain c'était plutôt les disettes qui gênaient. Mais on peut tenter de s'inspirer de sa philosophie.

Si les pêcheurs sont assez déraisonnables pour saccager le trésor dont ils vivent.....
Mais pourquoi saccagent-ils cela ? A-t-on déjà vu quelqu'un saccager son propre bien ? (À part quelques rares authentiques fous).
Mais voilà, les poissons ne sont le bien de personne ou de tout le monde ce qui est pareil. Un bien collectif ; un bien collectif qui n'appartient à personne ça se pille hardiment. Voilà la cause intime, la cause psychologique du pillage : je m'en fous c'est pas à moi !
Ne me demandez pas comment établir sérieusement et dans le détail des droits de propriétés sur les poissons, une telle réflexion demande beaucoup de temps et la question est complexe.
Mais la piste est indiquée : l'homme ne saccage pas ses propres biens ; l'homme, sauf le fou, ne détruit pas ses propres intérêts !
Il n'y a qu'à observer que c'est dans les pays qui furent totalement collectivisés, donc totalement irresponsables, que la destruction de l'environnement fut la plus aboutie : Assèchement d'une mer (rien que ça !!!) la mer d'Aral, pollution grave et volontaire radioactive autour de la presqu’île de Kola, et le célèbre Tchernobyl ! Et etc.... ! C'était en URSS.
Le collectivisme est la pire des pollutions.
Il est d'ailleurs à noter le peu de bruit fait autours des ces saccages (pensons à la mer d'Aral dont l'assèchement est ignoré de beaucoup ; pour le coup les poissons n'ont même plus d'eau....) ; serait ce parce que ces exemples dérangent ? Nos écolos poursuivraient-ils d'autres buts que ceux affichés sur l'étiquette ?
Reconnaissez que ce ne serait pas chou !

« L'activité humaine nuit gravement à la planète et nul besoin d'être écolo pour s'en rendre compte. »

Chassons-en les hommes ?
La planète n'est pas une personne !
Avant la planète allait peut être mieux (ce qui ne veut rien dire, d'ailleurs) mais les hommes mourraient de la peste (entre autres) et souffraient de disette quand ils ne trépassaient pas de famine.
Il y a dans cette réflexion sur les hommes qui abîment la planète avec leur activité de profonds ressorts psychologiques (voire religieux) que j'aimerais développer, mais le faire bien prendrait du temps que je n'ai pas. Une autre fois peut être. Du temps je vous en offre déjà pas mal, non ?

Bien cordialement,
Pajala