L'ours blanc nous narrait son expérience et sa philosophie sur le forum bulle-immobilière.org . Il nous a quitté le 10 février 2007.

C'est pour lui rendre hommage que j'ai retranscrit ici ces contributions les plus intéressantes.


Gold

Feuille de paie de janvier 1971 (31/10/2006)

« On a quand même 21% du salaire brut qui part en charges sociales en tout genre, je me demande quel était ce pourcentage en 1970 par exemple? »

Je retrouve une feuille de paie de janvier 1971. Travail à temps partiel (plus que mi-temps mais moins que temps plein) :

Brut 876,40 F
SS Vieillesse 26,29 F
SS Maladie 21,91 F
SS Maladie 8,76 F
Chômage 0,70 F
Unirs 14,37 F (Complémentaire vieillesse, liée à la boîte il me semble)

Prime de trasnport 23,00 F
Ancien appoint 0,05 F
Cotisation solidarité * 0,50 F

Salaire net 826 F

* Cette cotisation de solidarité était un truc interne à la boîte. Elle venait d'être mise en place, et abondait un fond qui aidait les gens qui avaient des difficultés (malade d'un proche, divorce, même déménagement, etc....)
Les syndicats avaient lancé une grève au motif que "c'est au patron de payer ça" (patron qui, au passage, abondait aussi le truc !). Bref le classique - on veut bien être généreux, mais avec les sous des autres - La grève fut très suivie, et seul Pajala se rendit au boulot ! Convoqué par le syndicat puis par le patron, j'expliquais.
Peu de temps après un léger changement imposé, sans me demander mon avis, dans mon contrat de travail : pour ça j'ai fait grève tout seul (et sans soutien) ; vu la nature du boulot j'ai bloqué une unité de production. J'aurais d'ailleurs pu être viré.
Ben non ! Après ces deux événements j'ai eu une paix royale de tous, mais alors royale.
Pour ceux que ça intéresse mon loyer était ce même mois de 70,00 F. La Taxe d'habitation était de 90 ,00 F/an.
Une Volswagen "Coccinelle" coûtait 6999 F, un téléviseur couleur environ le même prix et le litre d'essence autour de 1 Franc.

J'ajoute, qu'à cette époque, lorsque je m'attardais un peu devant la vitrine d'un magasin de photo ou de radio-TV, le patron sortait et me proposait un emploi chez lui ; plutôt collant le gars en général, en 4 minutes j'avais déjà obtenu une augmentation des salaire et mon samedi après-midi.... Mais mon job me plaisait alors non.
Voilà ! Si ça peut aider à votre réflexion....
Bien cordialement,
Pajala

« Pajala, merci de ce témoignage. Vu de 2006, cela paraît incroyable: vous aviez 5.25% de charges sociales salarié! Autres questions: savez-vous combien cotisait votre employeur en charges sociales, et savez-vous si la Sécu était déjà en déficit à l'époque? »

Non j'ignore les cotisations employeur, qui n'étaient pas mentionnées sur la fiche de paie alors, (mais ça doit se retrouver facile sur le Net, ça) mais on en parlait pas, elles étaient modestes ; d'ailleurs il n'y avait aucun machin d'exonération de charges pour inciter à l'embauche.
Autant que je me souvienne, le déficit de la Sécu mes parents m'en parlaient déjà. Ça doit dater pratiquement du début, vu que les structures fondamentales du truc sont sans responsabilité, c'est pas étonnant.
Simplement ce déficit était modeste, je ne me souviens pas que l'actualité en parlait. Mais on nous avait déjà refilé une mesure "d'économie" : le ticket exonérateur.....
On fumait comme on voulait, il me semble me souvenir que le paquet de Gauloise coûtait 1,80 Francs, et si tu avais les moyens tu pouvais rouler à 180 Km/h sur la départementale.
Par contre pour la pilule, farouchement interdite jusqu'en 1967 (loi Lucien Neuwirth), elle n'était vendue (jusqu'en 1974, Giscard d'Estaing) qu'aux majeurs, gens mariés, ou alors "avec autorisation écrite des parents" (vu le climat de l'époque, je vous laisse imaginer la fiffille de seize printemps "Dis papa.."......) et délivrée par le médecin et le pharmacien sur carnet à souche (même règles de contrôle pharmaceutique que pour... la morphine !).
Donc fallait aller en Suisse, c'est bien, ainsi tu connaissais la route, trente ans plus tard ça te servira pour aller rencontrer le banquier !
Depuis la révocation de l'Édit de Nantes, les Français se sont toujours ingéniés à faire fuir les moins mauvais ! Indécrottables.
Bien cordialement,
Pajala