L'ours blanc nous narrait son expérience et sa philosophie sur le forum bulle-immobilière.org . Il nous a quitté le 10 février 2007.

C'est pour lui rendre hommage que j'ai retranscrit ici ces contributions les plus intéressantes.


Gold

Le mythe de la suisse riche s'effondre (AFP, 28/12/2005)

« GENEVE (AFP) - La Suisse compte un million de pauvres, soit 14% de la population, a annoncé mercredi l'association Caritas, qui estime que la précarité s'accentue à mesure que le pays s'éloigne du plein emploi. »


Quelle est la définition d'un pauvre ?
Les gens qui ont institué la novlangue comme langue officielle (et obligatoire) définissent un pauvre comme "quelqu'un qui dispose d'un revenu inférieur à la moitié du revenu médian de la population du pays concerné."
La médiane étant une variable statistique de position, cette notion de "pauvreté" ne renseigne en rien sur la pauvreté réelle, mais est plutôt un indice de dispersion des revenus, une sorte d'écart type qui n'oserait pas dire son nom. 5 Le mensonge, ça doit être un peu élégant, se parer de trucs "scientifiques" ; eh oui).
Avec les revenus dont je dispose, je suis un pauvre Suisse, et encore même pas ! D'ailleurs, j'en reviens ; et comme j'étais entré dans une patisserie suisse, j'ai bien vu, alors, que j'étais pauvre. :wink:
En outre les satistiques ne valent que ce qu'elles valent. Alors "la moitié du revenu médian" !
Si ceux qui font la loi et les médias étaient honnêtes (ouarf !) ils définiraient la pauvreté comme une référence quantitative absolue (et non pas statistique). On verrait alors qu'il y a plus de pauvres au Bengladesh qu'en Suisse !!
Cordialement.

« Ca fait longtemps que les départements frontaliers ont constaté que de nombreux suisses viennent faire leur course en France. A croire que même les produits de bases, pates et riz sont hors de prix chez eux. »


Les produits alimentaires sont un peu plus chers en Suisse. Mais vous savez comme sont les gens : dès qu'il y a quatre francs six sous à gagner certains (pas tous !) sont prêts à passer la frontière.
Cela dit il faut savoir ce qu'on veut ; si on souhaite que les caissières de Migros continuent de gagner 3000 euros/mois ou peu s'en faut, il faut continuer à aller faire ses courses à Migros.
Parce qu'à Carrefour, c'est pas exactement ce qu'elles gagnent, les caissières !
Les produits suisses sont le plus souvent d'assez bonne qualité, au demeurant. Donc pas toujours forcément les mêmes qu'en France.
Cordialement.

« J'ai l'impression que la suisse s'étouffe elle même avec sa culture de prix élevée (alimentation, magasins, parking...immo forcement) »


Genève, c'est pas la Suisse ! D'ailleurs historiquement.....
La Suisse se porte moins bien depuis 1990 environ.
La Suisse alémanique se porte mieux que la Suisse romande.
Quand vous vous promenez dans les rues de Berne, vous constatez que la parc automobile n'est pas tout à fait le même que celui de Lyon. Quand même !
Je ne crois pas que ce soit "la culture des prix élevés" qui étouffe la Suisse.
Cordialement.

« Je rajouterai que la tva est de 7.6% ce qui laisse des marges de manoeuvres assez importantes pour les gouvernements. »


Gouvernement tellement sage (et oui, quand on est contrôlé en permanence par le peuple, sous la "menace" constante d'une "initiative" suivie d'une votation, ça décourage un peu les candidats à la démagogie. Je veux dire la Gross démagogie !), tellement sage donc, qu'il y a un projet de ramener ce taux de TVA vers les 5,5 voire 5 % en échange d'un élargissement de l'assiette (tout n'est pas soumis à TVA, encore, en Suisse).
Un seul taux, donc pas de débat foireux sur ce qui doit être à taux réduit bla bla bla etc, pas de distorsion économique. Avec des prix un peu plus élevés qu'ailleurs (pas sur tout au demeurant : l'électronique, la photo c'est moins cher ; etc), rendus possibles par un pouvoir d'achat supérieur, étonnez vous que les vendeurs en Suisse dans les magasins gagnent trois fois plus qu'en France (où ils sont très mal payés, certes).
Étonnez-vous qu'une politique plus sage, ou un peu moins délirante comme on voudra, donne des résultats plus satsifaisants pour les citoyens.
Comme quoi, en respectant les droits fondammentaux, Liberté individuelle et droit de propriété, on obtient de meilleurs résultats qu'en les violant !
Et ce, y compris en ce qui concerne le social !!.
Alors, comme ça, on nous aurait menti ?
Ben vi, on nous a menti ! Et pas qu'un peu !!
Bien cordialement.

Gouvernement sage ET peuple sage.
Il y a un peu moins de deux ans il y a eu "votations" en Suisse (comme fréquemment).
Une portait sur la possibilité "d'encadrer" les loyers, c'est à dire d'augmenter la contrainte sur les propriétaires. Je rappelle qu'environ 70 % des Suisses sont locataires.
On aurait pu s'attendre à l'approbation de cette initiative par 70 % de voix ; et bien, on a eu le contraire : son rejet avec environ 60 % de NON.
La seconde portait sur une taxation des grosses fortunes (en fait, faire payer une partie de l'assurance maladie de manière proportionnelle aux revenus, comme en France ; alors qu'en Suisse l'assurance maladie est un prix à peu près comme un autre). Les grosses fortunes qui auraient été touchées par cette "réforme" étaient, même en Suisse, bien peu nombreuses.
On aurait pu s'attendre à 90 % de oui. Et on a eu 60 % de NON.
Comme je demandais, un jour, à un petit employé, les raisons, que je comprends mais qui m'étonnaient un peu quand même, de ce résultat, il m'a été répondu : "Les riches, ils ont leur valises prêtes" (je rappelle que c'était un petit employé d'accueil qui disait ça !).
Enfin, on a proposé la taxation des plus values boursières (qui n'existe pas, en Suisse) ; là aussi on a eu un NON assez net.
Alors, un peuple qui prend soin de conserver ses riches (les moyens, parce que les très très riches ne sont pas, plus, en Suisse), qui est soucieux de préserver les propriétaires immobiliers et leurs investissements (donc les logements futurs), qui ne surtaxe pas l'investissement dans les entreprises (qui sont l'endroit de création de richesse, la spéculation immobilière ne crée rien ; au contraire elle saccage la vie de la jeunesse qui est notre avenir !), ce peuple là mérite ce qu'il a : un pouvoir d'achat plus élevé, de meilleures conditions sociales, un pays bien équipé et propre.
Demandez-vous quelle auraient été les réponses à ces trois votations si elles s'étaient déroulées en France !
Il ne suffira pas d'instituer le référendum d'initiative populaire (qui ne verra pas le jour, de toutes manières) pour régler, ou tenter de le faire, nos problèmes.
Dans un pays gavé à la démagogie au point quil en est gorgé, et à la Novlangue, un tel référendum pourrait être pire que son absence....
Le Suisse, ce n'est pas le paradis, loin de là, mais c'est quelque chose d'original à étudier, sans passion mais attentivement.
Bien cordialement.