L'ours blanc nous narrait son expérience et sa philosophie sur le forum bulle-immobilière.org . Il nous a quitté le 10 février 2007.

C'est pour lui rendre hommage que j'ai retranscrit ici ces contributions les plus intéressantes.


Gold

Les dérivés financiers (11/03/2006)

Je me souviens avoir gueulé, et pas mal, lors de l'arrivée massive des dérivés dans les années 80.
Les marchés dérivés sont, devraient être, des marchés d'assurance. Les spéculateurs occasionnels ou habituels, professionnels ou non, y jouent le rôle d'assureurs (et en assurent la liquidité, aussi). On peut ainsi assurer un portefeuille contre la baisse, tout comme on assure sa maison contre l'incendie. Le risque de baisse étant considérablement plus élevé que le risque d'incendie, la prime d'assurance est bien plus chère. Je crois savoir qu'en Suisse il y a des assurances qui garantissent les propriétaires des tas de pierre contre la baisse de la valeur de leurs cailloux posés les uns sur les autres..
Le problème est que les marchés dérivés deviennent des marchés directeurs (on regarde l'évolution du dérivé avant d'acheter ou de vendre le sous-jacent !!). Le problème est que les volumes de ces marchés deviennent hallucinants, que les spéculateurs sont la contre-partie d'autres spéculateurs, bref que le truc devient fou. Qu'il y ait une spéculation "résiduelle" qui assure, au passage, la liquidité (qualité essentielle) des marchés, fort bien, mais qu'on en vienne à oublier que le sens de tout ça est, in fine, de financer des projets réels, des investissement réels et la satisfaction réelle des besoins réels de consommateurs réels est, évidemment, profondément malsain.
Tout comme pour le prix des tas de pierres, les hommes (enfin beaucoup) sont devenus fous. Ici, je crois plus en d'authentiques réflexions philosophiques qu'en des solutions législatives, dont les inévitables effets pervers apparaîtront vite pour ce qu'ils sont : pire encore que le mal.
Bien cordialement,
Pajala