Peu importe alors la réalité, puisque la politique n'est qu'un théatre d'ombres, une comédie d'ailleurs fort médiocre, mais que vous aimez bien quand même, il n'y a qu'à voir les passions que suscite 2007 pour s'en convaincre.
L'histoire de l'ISF est là pour le démontrer : en 1981 Mitterrand laissa ses amis instaurer l'IGF (ancêtre de l'ISF) histoire d'avoir alors la paix avec les communistes qui sautaient sur leur chaise comme un cabri en criant IGF, IGF ! Ensuite il fit, aidé de l'Histoire, ce que l'on sait avec les dits communistes.
Toutefois, Mitterrand, fin lettré et amateur d'Art et de Culture (quand on a déjà tout, il n'y a plus que cela...) demanda que soit exclu du champ de ce nouvel impôt les oeuvres d'arts (ce qui réjouit un certain, mais fut plutôt un effet d'aubaine que la véritable cause qu'on lui attribue... [Depuis, il traîne cette casserole en plus de l'autre ; il y en a qui n'ont vraiment pas de chance...]) ; ce qui prouve, au passage, qu'on était bien conscient déjà que cet impôt fera fuir "l'assiette fiscale" puisque pour garder les oeuvres d'art en France on les en exonéra.
Pas complètement cinglé, le Mitterrand exclua aussi l'outil de travail, sa fâchant du coup sur ce sujet avec ses "alliés", les communistes. Ainsi que les forêts (à hauteur de 75 %) pour éviter la totale faillite des forestiers.
Mais pas la résidence principale ! Et oui, l'ISF n'est pas un impôt sur les riches, (car les riches ont toujours eu les moyens de ne pas payer) mais sur la classe moyenne.
En 1986, la droite revenue au pouvoir abrogea ce truc imbécile (elle n'était pas alliée aux communistes, elle).
Rocard, niaiseux en diable, le rétablit en le rebaptisant ISF.
On dit que Chirac serait persuadé d'avoir perdu la présidentielle de 1988 à cause de cette abrogation (Il n'est pas stupide à ce point j'espère...). Mais plus personne n'ose toucher à ce machin qui crée des dommages à l'économie française (les socialistes le reconnaissent dans tous les dîners en ville, pour autant qu'il n'y ait pas de journaliste pour rapporter leur dires).
Le seuil d'imposition n'a pas suivi l'inflation, et de loin, et encore faudrait-il un indice particulier "prix des actifs" pour indexer cet impôt en toute justice.
Le résultat en est ce que chacun peut observer : une RP en centre ville et une masure en ruine léguée par les grands parents et, hop, tu es dans la "fortune" ! Quand on pense au sens véritable de ce mot fortune : "Ensemble de biens d'une valeur considérable." (Petit Robert, pas Littré...), sciés nous sommes.
Voilà, nous en sommes là !!
Voici un extrait de ce qu'écrit "Les Échos" à ce sujet :
« La deuxième pour observer qu'en cas de krach immobilier (qui peut toujours survenir) les titulaires subiront certes une frustration de leur « effet de richesse », mais échapperont du coup à l'acharnement fiscal correspondant. La troisième est qu'au cas contraire l'augmentation indéfinie des assujettis finirait par rendre la taxation impopulaire. Alors les réformateurs reprendront confiance.
Ces complications expliquent que la plupart de nos voisins aient renoncé à ce type d'impôt. Et le spectacle du monde montre à quel point ces petites querelles françaises sont éloignées de la réalité des vrais riches. Au degré de fortune où ils sont, la gestion fiscale devient un simple élément de stratégie et un objet de négociation avec les Etats, qui les ménagent ou même les enrichissent. L'Américain moyen, qui croit toujours pouvoir devenir riche, ne sait pas que les inégalités sont de plus en plus héréditaires dans son pays. Ni que les progrès de productivité nés des progrès technologiques et de l'irruption des mains-d'oeuvre émergentes ont surtout contribué à enrichir encore les riches à travers le rendement de leur capital. La mondialisation a créé un club apatride et hors normes qui se joue des frontières et des législations. Pendant ce temps, la France se concentre sur ses classes moyennes supérieures en faisant tournoyer son sabre de bois de l'ISF, sous les acclamations des justiciers. »
Bien cordialement,
Pajala
« on pourrait peut-être remettre les oeuvres d'art et les antiquités dans le calcul de l'assiette de l'ISF. Elles ont été supprimées dès l'arrivée de Fabius au ministère des finances il y a quelques années...
normal son papa est l'un des plus gros antiquaires de France... :wink: »
Non, ça c'est le mythe !
Les oeuvres d'art n'ont jamais été dans l'assiette de L'IGF/ISF !
L'arrivé de Fabius en 1984 n'y est pour rien. De plus, un antiquaire est un professionnel, et les biens professionnels n'ont jamais été, non plus, dans l'assiette (au grand désespoir des communistes).
C'est Mitterrand, qui dès le début a dit "vous faites joujou avec le patrimoine de la classe moyenne, j'approuve pas, mais j'ai besoin d'avoir la paix avec mes "amis". Mais pas question de rester dans l'histoire comme celui qui aura fait fuir le patrimoine artistique de la France !"
Ainsi on a gardé les tableaux et sculptures, et fabriqué des chômeurs. La France devenait petit à petit une sorte de musée. Qu'on vient encore visiter, heureusement !
Quant aux tableaux que le papa de Fabius a certainement chez lui, il profita d'un effet d'aubaine le papa.
Voilà,
Cordialement,
Pajala