L'ours blanc nous narrait son expérience et sa philosophie sur le forum bulle-immobilière.org . Il nous a quitté le 10 février 2007.

C'est pour lui rendre hommage que j'ai retranscrit ici ces contributions les plus intéressantes.


Gold

Les Boomers (22/10/2006)

Un fois de plus, on pose mal le problème, on l'éclaire du mauvais côté ; alors, évidemment, comme en sciences physiques, un problème mal posé est impossible à résoudre.

Les boomers, dont je suis, et notamment les pauvres, c'est à dire les plus nombreux, dont je fus (et comment !) sont partis de très bas, question matérielle : très très bas, un dénument impossible à imaginer to day. J'ai déjà raconté, ça ici.
La plupart ont ramé, puis ramé et ramé encore, et leurs enfants ont eu, comme si c'était naturel, des consoles Nitendo, des ordis, des salles de bains, et, tenez vous bien des WC à l'intérieur avec chasse d'eau incorporée !

Certains boomers ont réussi, à force de travail, d'opiniâtreté, d'énergie ; certains ont eu plus de chance que d'autres, c'est vrai aussi. Mais ça, c'est la vie.
Les boomers ont gâté leurs enfants, comme ils ne l'avaient pas été eux-mêmes, matériellement parlant.

Et ça, n'en déplaise, ce n'est que la stricte vérité.

Mais, car il y a un mais, une autre face, dérangeante dont on parle peu, les boomers ont menti, vous en menti, se sont menti à eux-mêmes, et à force, ont fini par croire à ces mensonges.
Bref, plus ou moins implicitement, on vous laissé croire qu'il y avait des Pères Noël partout, parce que ça faisait de la peine aux boomers de voir pleurer leur chérubins.
La faute est là, on a pas su correctement vous aimer ! Je veux dire comme un parent doit aimer, c'est à dire en prenant le risque (provisoire, d'ailleurs) de se faire détester par son chérubin !
On vous a aimé pour nous même, et pas pour vous construire !
Et maintenant, comme toujours, le réel qui, comme chacun le sait, est tout méchant, il fait retour.
Et ça coince, et ça grogne.

Alors, tant qu'à faire de faire des reproches, ce qui, au demeurant, n'est pas le meilleur moyen de s'en sortir et de progresser, autant faire les bons ! Non ?

Bien sûr, c'est un survol ça, il y eut d'excellents parents éducateurs. Mais le reproche à faire aux boomers n'est pas une quelconque "captation de richesses" mais le mensonge collectif.

Bien cordialement,
Pajala

L'ascenceur social des boomers, c'était un laborieux monte charge, et il partait du troisième sous-sol des caves, ne l'oubliez-pas.

Les années 50-70 (surtout 50) c'était des années de pénurie. Quand il y a pénurie, c'est logiquement facile de trouver du travail. Mais :

- Tu commandais ta voiture, une 2 CV Citroën, et tu l'attendais quatre ans (les occasions étaient plus chères que les neuves du coup, de jolis petits trafics au passage)
- Tu bossais, bossais et bossais. Je me souviens, etce dans les 70, de semaines de 72 heures ! Oui vous avez bien lu ! Et pas payé des fortunes (mais payé quand même). Comme tu n'avais pas le temps de dépenser les sous, évidemment au bout de deux ans......
- Le monde était gris ; les immeubles gris ; les pardessus gris ; la télé pour ceux qui l'avait, pas moi) grise.
- Le travail était dur, les semaines longues, l'hygiène au boulot douteuse, et t'avais pas intérêt à te plaindre.
- Les logements, gris, étaient sous équipés, pas de chiottes, pas de SdB, une loupiotte au plafond et une "douille voleuse" comme toute prise électrique. L'eau froide sur l'évier sans siphon. La radio à lampe qui grésille, quand elle n'est pas en panne. Et pas les moyens du réparateur radio (ça coûtait des fortunes).
- J'en oublie, forcément, ça va me revenir trop tard. Mais vous pouvez imaginer.

C'éait ça, l'enfance, la jeunesse de boomers que vous enviez ! On échange ?? :wink: Chiche ?

Les boomers ont bossé dans un monde de pénurie, moins que leurs parents (qui ont eu la guerre en plus), mais plus que vous !
Il n'y a rien, mais alors rien, à envier, ici.

Le problème des boomers, n'est pas là.
Comme dit plus haut, il est dans le mensonge, auquel ils ont fini par croire eux-mêmes, et qu'ils vous ont fait croire.
Et que vous avez cru.... !

Bien cordialement,
Pajala