Roumanie (08/09/2006)

J'avais déjà raconté ici, mais c'était il y a longtemps, alors bis repetita placent !
Au début des années 70 une Roumaine voulait quitter son pays. On se demande d'ailleurs pourquoi, un si beau pays, sans capitalistes ni autres salauds.
Désireux de son bien et par conséquent de lui éviter l'erreur d'aller dans en enfer capitaliste voire pire encore, libéral, Ceaucescu aidé de sa célèbre Securitate (qui faisait passer le KGB pour de charmantes dames de compagnies prenant le thé) l'en empêchèrent. Certains trouveront que ça fait un peu prison, mais je rappelle que c'était pour son bien (l'empêcher d'aller en enfer capitaliste - pour ceux qui ont du mal à suivre...)
Mais voilà, en 1977 un tremblement de terre eut lieu à Bucarest. Grands désordres. On en profita pour laisser partir quelques personnes qu'on ne savait plus où loger et s'en vanter ! (Voyez comme nous respectons les accords d'Helsinki de 1975 !). Mais la Roumaine obtint son "visa de sortie" (ça sonne sympa, comme expression - tout comme "carnet de change" en France 1983). Je ne raconte pas la suite, et ses ultimes démêlés, enfin elle a fui.
Pour aller en Suède, oh pas parce que le Suède était "socialiste", mais parce qu'elle y avait es liens !
Et y rencontra Pajala. Qui vécurent ensemble. À l'époque j'avais parfois des yeux de Chimène pour certaines idées qui apparaissent tellement sympathiques (un jeune ***, j'étais quoi) !
Elle entrepris de me défroquer, et me racontait chaque soir une histoire du pays ; que je ne voulais pas croire, au début. La connerie, ça se dissout lentement ; c'est pourquoi il faut être humble et patients avec les cons. Et opiniâtre, bien sûr.
Puis que je fis des cauchemars et que, perfide, elle continuait.
Pour sûr que c'était un pays bien gardé. D'ailleurs ça m'a été confirmé par des Français qui étaient allés en touristes là bas, tu pouvais laisser ta bagnole ouverte avec le Nikon sur le siège, personne n'aurait eu la folie de te le piquer. Ça pour être bien gardé c'était bien gardé !
Un si beau paradis, il serait dommage de le priver de têtes blondes en masse, n'est-il pas ? Comme on y mangeait pas vraiment à sa fin, ça n'incitait pas à nourrir beaucoup de bouches. Mais vous savez bien ce qu'est l'instinct.
Le petit père Caeucescu avait d'abord interdit toute contraception, d'en parler et d'en diffuser les techniques. (Une loi DAVSI sur la contraception... :lol:)
Mais vous savez comment sont les fiffilles, quand elles veulent pas elles veulent pas. On allait quand même pas interdire les aiguilles à tricoter, quels chandails aurait-on mis l'hiver ?
Alors on inventa le "carnet de règles" (carnet de change, carnet de santé, carnet de règles, les socialos adorent les carnets...)
Les dames et demoiselles devaient consigner leurs événements sur ce document, événements dûment constatés par des dames (pas un boulot pour messieurs...) et évidemment si il y a avait plus d'événement et pas de tête blonde non plus au bout des neuf mois réglementaires, on envoyait la personne, qui avait péché, se faire rééduquer, rééducation virile que souvent on la revoyait pas.
Un bémol, hélas rien n'est parfait ici bas, les dames contrôleuses étaient souvent complices des dames contrôlées et le système n'eut pas l'efficacité que lui avaient prêté ses glorieux concepteurs.
J'ajoute qu'il n'y avais pas que moi qui faisais des cauchemars, elle aussi ; parfois elle prenait des terreurs d'agent de la Securitate qui viendrait lui faire du mal à Stockholm !
Bref que du bonheur !
Aujourd'hui le statut des opposants en Corée du Nord est merveilleux ; bon au moins ils ne souffrent pas longtemps.
Dans quel pays non socialiste a-t-on eu de telles monstruosité ? Et surtout avec l'impossibilité d'en sortir du pays ?

Courage,
Pajala